Témoignages
Ils vous parlent de Gripp...avec leurs mots
" Parler de Gripp n'est pas difficile pour moi. J'ai été conçue là-bas alors que mes parents y étaient moniteurs. Mon père a été Directeur du centre pendant des années et ma mère y était tour à tour infirmière ou monitrice. Il s'investit dans le centre encore aujourd'hui avec tout son coeur et toute son âme, c'est sans doute pour cela que Gripp fait autant partie de moi. J'ai fait mes premiers pas sur l'herbe en face de la cuisine sous les yeux vigilants de la cuisinière Arlette et de son mari Robert. J'ai cueilli mes premières fleurs, connu mes premières amours, eu mes premières vraies amitiés. A quatre ans, je voulais suivre les enfants de la colonie et je devenais la protégée des plus grands qui n'avaient que 8 ou 10 ans. On faisait des cabanes dans les bois, on allait voir la cascade d'Artigues, on y voyait des vaches, des moutons, des aigles, on faisait des jeux de piste, des goûters pain et chocolat avec des coccinelles sur les mains, on marchait dans la montagne avec nos sacs à dos et nos gourdes, fiers de découvrir de nouveaux endroits.
Gripp m'a formée, a donné vie à mon imaginaire - sur les douze recueils de poésie que j'ai écrits, l'univers que j'ai rencontré à Gripp revient de façon récurrente, les images qui vivent en moi viennent souvent de là-bas. C'est le pays de mon enfance en quelque sorte. Cela a été aussi celui de mon adolescence. Les amis avec qui on grandit, la spéléologie, le rafting, l'hydrospeed, le canyoning, le passage en Espagne, ma première sortie du territoire, les randonnées de plusieurs jours, les soirées sous la tente, les jeux de carte, les booms de fin de séjour - la nostalgie de ces moments est grande et je souhaite à chaque enfant de vivre ce que j'ai vécu à Gripp. Mes souvenirs y sont par milliers, derrière chaque caillou, dans le bruit de la coulette, dans certains costumes dans lesquels j'ai fait des spectacles quand les parents des autres venaient ( les miens étaient toujours là). J'ai même vu la finale de la coupe du monde 98 avec toute la colo, nous étions tous déguisés, maquillés, heureux, j'ai eu les oreillons, mes premiers chagrins d'amour, fait mes premières bêtises... Mes étés étaient synonymes de Gripp, mes hivers étaient synonymes de Gripp avec le ski, les rires, les pistes connues par coeur, et puis tous les visages qui sont devenus un peu ma famille. Je fêtais avec les moniteurs et tous les gens de l'association le jour de l'an. C'est symbolique, non? Je voulais donc faire un site qui pourrait vous donner à voir ce qui est pour beaucoup d'entre nous notre lieu d'enfance, là où nous avons grandi. Alors que je suis en plein déménagement aujourd'hui, je réalise que j'ai des centaines de lettres de toutes mes années à Gripp, de tous mes amis, jamais je n'ai eu une telle complicité après. J'y ai été monitrice à mon tour, et je comprenais les fous rires pendant la sieste, le froid dans les télésièges, l'excitation quand on faisait les épreuves des jeux olympiques, l'envie de bien faire pour les spectacles, et je retrouvais la montagne, les visages connus, familiers. Je pourrais parler de Gripp pendant des heures puisque ma vie s'est construite en grande partie là bas, j'en ai déjà bien parlé mais je crois que pour mes propres enfants quand j'en aurai, Gripp sera leur terrain de jeu, leur lieu d'enfance, notre lien avec le bonheur."
Céline Boyer. Le 22 aout 2008.
